Le Mernog

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Le Mernog a quai à la vieille cale du Tinduff en 2022, équipé pour un rameur.


Naomhog Curragh

Mernog est un « Naomhog Curragh », un bateau à rames traditionnel.

Longueur : 7,5m

Largeur : 1,3m

Poids : 200kg

Équipage : rameurs

Cadre en bois recouvert de toile de coton imperméabilisée par de la cire colorée.


Curragh

dessin currach irlandais irish currach

Gravure datant du XVII siècle du capitaine Thomas Phillips représentant des « sauvages irlandais ».

Ce canot léger est dépourvu de quille. Le Curragh, ou Currach, les deux orthographes s’utilisent, a des origines très anciennes, sans doute le néolithique, et reste le seul à être encore utilisé en milieu maritime pour l’Europe Occidentale. Le curragh est ce qu’il y a de plus archaïque. Il semblerait qu’il ait servit de vecteur aux différentes migrations celtiques du premier au deuxième millénaire avant JC.

On a peu de représentations de l’embarcation et les plus connues se trouvent sur la pierre de Bantry ou sur une gravure datant du XVII°siècle du capitaine Thomas Phillips.

Ce type d’embarcation en peau a fait son apparition un peu partout dans le monde sans concertation. Dans le même temps, chez les normands il y avait  « les cyules » . Les grecs et les romains avaient les « carabas« . Ces derniers, du temps de César avaient découverts les curraghs lors de la campagne dans l’île de Bretagne et utilisèrent ceux-ci en Espagne.

La légende dit d’ailleurs que Saint Brendan, un saint irlandais et grand navigateur, aurait traversé les mers et les océans avec ses disciples à bord d’un curragh. Traditionnellement, les currachs ont un cadre en bois sur lequel sont tendues des peaux d’animaux. De nos jours, le cadre en bois est plus susceptible d’être recouvert de toile qui est ensuite peinte avec du goudron pour le rendre imperméable. Son utilisation est limitée à la pêche côtière et au transport de personnes.

Naomhóg

photo ancienne naomhog currach

Vieille photographie d’un homme construisant un naomhóg directement à bord de quai. Ici, il ne reste plus qu’à toiler.

Naomhóg veut dire «pirogue» en gaélique.
C’est le nom donné au type de currach utilisé par les communautés côtières de Cork et Kerry. En effet , les currachs diffèrent les uns des autres d’une région à l’autre. Chacun a ses caractéristiques locales. Les naomhógs sont légèrement plus longs que les currachs utilisés dans l’Ouest de l’Irlande.

Les Naomhógs étaient utilisés par les habitants des îles Blasket comme bateaux de pêche, ainsi que pour le transport vers le continent. Les Naomhógs étaient faciles à manipuler et à manœuvrer. Les pêcheurs pouvaient s’approcher plus près du rivage rocheux que dans d’autres types de bateaux de pêche.

blasket island naomhog currach

Des irlandais des Îles Blasket,  péninsule de Dingle, comté de Kerry, remontant leur bateau sur la grève.

Région de Brandon Creek en Irlande.

carte peninsule Dingle

La péninsule du Dingle, lieu d’origine des Naomhóg Currach, se situe dans le comté de Kerry, dans la province de Munster.

Mernog est un currach de la région de Brandon Creek (Nord Dingle) en Irlande.
Brandon Creek , petit village situé sur la péninsule de Dingle, dans le Comté de Kerry , est le point le plus à l’ouest de l’Irlande.
Selon le document du 9ème siècle : Navigatio sancti Brendani abbatis ( le Voyage du St Abbé Brendan ) , Saint Brendan a navigué vers l’ouest à partir de ce point au 6ème siècle et a traversé l’Atlantique , atteignant ce que nous appelons aujourd’hui l’Amérique.

Brandon Creek (Cuas an Bhodaigh) - An Dún Rua  - Brandon Creek (Cuas an Bhodaigh) is the place from which, as tradition has it, St. Brendan, together with 14 monks, is said to have set sail in 535 A.D.

Brandon Creek, la Crique de Brendan, est le point de départ de l’épopée de Saint Brendan vers l’Amérique. © murphman61

Né en Irlande vers 489, Saint Brendan fonde le monastère à Clonfert dans le comté de Galway.
Selon la légende, il est septuagénaire lorsqu’il se lance dans une expédition vers l’ouest. Il part avec 17 compagnons sur un curragh, un bateau fait de peaux de bœuf sur une armature en bois.

Les moines naviguent pendant sept ans dans l’Atlantique Nord. Ils finissent par accoster à la « Terre promise des saints ». Après l’avoir explorée, ils repartent vers leur point de départ en emportant avec eux des fruits et des pierres précieuses.

Brendan s’est-il rendu jusqu’à Terre-Neuve en se servant des îles de l’Atlantique Nord comme de tremplins vers sa destination ?

Sur le célèbre pilier de Kilnaruane à Bantry , dans le comté de Cork , en Irlande , on voit gravé le Sant Brendan Naomhog montant vers le ciel.

kilnaruane pillier high cross

Le pilier de Kilnaruane et une représentation de ses détails en dessin. Le symbole de la pierre de Kilnaruane a inspiré le logo de Bag Ar Zent. © Vanja Stojanovic

Ce voyage a été recréé par l’explorateur Tim Severin . En 1976 et 1977, cet écrivain et explorateur britannique, fait la démonstration qu’une telle expédition est réalisable. Il reproduit un curragh, le Brendan, et navigue jusqu’à Terre-Neuve. Si les moines irlandais ont réellement traversé l’Atlantique, ce qu’ils ont accompli représente un exploit d’une grande importance historique.

brendan tim severin

Le Brendan de Tim Severin en pleine navigation. © collection Tim Severin


Utilisation


Conception

De construction légère, les curraghs sont utilisés pour la pêche et le transport de marchandises et de passagers. Leur flottabilité et leur faible tirant d’eau leur permettent de naviguer en toute sécurité sur la côte rocheuse, et leur légèreté de construction leur permet d’être échoués et transportés à terre au-dessus de la ligne de surf. A l’origine propulsés par des rames quasi sans pales, ils sont aujourd’hui généralement équipés de moteurs hors-bord.


Histoire


Dans les temps anciens, les curraghs étaient réputés avoir été utilisés pour faire des raids et faire la guerre à d’autres communautés, y compris celles du Pays de Galles et de Cornouailles.
James Hornell, qui dans les années 1930 a effectué une étude méticuleuse des Curraghs irlandais, rapporte que « le curragh était le navire préféré des hordes d’Irlandais pilleurs qui descendaient sur les côtes de la Grande-Bretagne à l’époque romaine et de plus en plus après… et étaient particulièrement actif au cours des quatrième, cinquième et sixième siècles ».


Construction en 2000 par Meitheal Mara.


Mernog a été construit par monsieur Pádraig Ó Duinnín de l’association de réinsertion Meitheal Mara à l’occasion des Fêtes maritimes de Brest 2000 , et toilé à Douarnenez.
Fondé en 1993, Meitheal Mara ( que l’on peut traduire par « les travailleurs de la mer ») est un chantier naval communautaire au cœur de la ville de Cork, un organisme de bienfaisance enregistré et un centre de formation. Il travaille avec des groupes de jeunes et d’adultes issus de milieux divers et parfois difficiles.
Leurs ouvriers se spécialisent dans la construction de currachs irlandais traditionnels, en particulier le magnifique naomhóg de style Kerry . Ils fournissent également des services de réparation tels que le sablage, la peinture, la
restauration et l’entretien des currachs et des bateaux en bois.

logo meitheal mara association cork

Logo de l’association Meitheal Mara. On peut le retrouver frappé sur les avirons du Mernog, et est inspiré de la pierre de Kilnaruane.


Don à l’association « Les Marches du Cranou »de Hanvec.


Il avait été alors offert à l’association « Les Marches du Cranou » pour les remercier de leur voyage avec le currach médiéval « SANT EFFLAM ».L’association l’avait un peu oublié jusqu’à ce que monsieur Serge Santelli ne l’emprunte et finisse par l’acquérir pour le faire vivre .
Avec, il est allé jusqu’à Versailles sur le Grand Canal en 2005, et désormais, il participe à diverses fêtes comme à Pont-Callec ou Landunvez (Arc’hantel) durant l’été , le Festival de Loire à Orléans ou l’Escale à Sète.

2005 VERSAILLES le grand canal

Le Mernog naviguant sur le Grand Canal de Versailles. Depuis cette aventure, il se promène en France au gré des animations et fêtes maritimes.